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Maxime Audinet, "Batailles culturelles," Le Monde diplomatique, date [?]
Excerpt:
Intrinsèquement lié à la bataille idéologique de la guerre froide, le concept de « diplomatie publique » (public diplomacy) [JB emphasis] est popularisé au début des années 1960 par Edward R. Murrow, directeur de la United States Information Agency, qui coordonne la diplomatie culturelle des États-Unis et la radio La Voix de l’Amérique selon une ligne farouchement anticommuniste. La diplomatie américaine entend alors s’affranchir de la notion de propagande, associée au totalitarisme, pour désigner cette facette de sa politique étrangère. À la même époque, les responsables soviétiques recourent à la notion proche de « diplomatie populaire » (narodnaïa diplomatia) pour qualifier l’action culturelle extérieure des sociétés d’amitié soviétiques, combinée aux ondes multilingues de Radio Moscou. Dans les deux cas, l’État communique directement avec des populations étrangères par des instruments culturels, éducationnels ou médiatiques afin de promouvoir ses intérêts, ses valeurs fondatrices ou sa culture nationale. Il s’agit, par extension, de mieux contrôler l’action des gouvernements étrangers en influençant leurs opinions. …
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cairn.info, Diplomatie culturelle et diplomatie publique : des histoires parallèles ?
Matthieu Gillabert, Relations internationales 2017/1 (n° 169), pages 11 à 26
Article
Résumé
Dans l’historiographie récente sur la diplomatie culturelle, on assiste à une profusion de concepts pour rendre compte des dispositifs de projection nationale et de contacts culturels. Plus particulièrement, ceux de diplomatie culturelle et la diplomatie publique sont employés sans qu’il soit toujours aisé de voir ce qui les rapproche et ce qui les éloigne. Cette contribution historicise ces notions qui connaissent une histoire parallèle débutant avec les impérialismes de la fin du XIXe siècle. Elles ne sont toutefois pas le monopole des grandes puissances. En comparant les traditions historiographiques anglo-saxonnes et francophones, on s’aperçoit que les écoles historiques ont été peu enclines à s’emprunter réciproquement les concepts de diplomatie culturelle et diplomatie publique. Enfin, l’article s’interroge sur l’utilisation de ces concepts en fonction du contexte historique afin qu’ils conservent leur opérabilité.